L’idéal au travail, déni des limites, épuisement

par 3 Fév 2023Travail0 commentaires

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L’idéal au travail, déni des limites, épuisement

par | 3 Fév 2023 | Travail | 0 commentaires

Une première acception de l’idéal lui donne un statut d’idée.

Elle désigne, depuis le XVIII ème siècle avec Buffon, la perfection que l’humain est capable de concevoir en idée, mais qu’il sait ne pouvoir réaliser en acte. Le terme est proche de ceux d’absolu et de merveilleux.

 « L’idéal du moi », pour Freud, désigne dans la seconde topique, un élément du surmoi, « auquel le sujet cherche à se confronter» (Laplanche & Pontalis, 1967, p. 184).

En termes hégéliens, le destin de l’homme est fait de l’expérience tragique de désirer l’absolu et de ne pouvoir l’atteindre.

L’expérience de la finitude et de la limite coexiste avec sa capacité à concevoir l’illimitation, la satisfaction, la béatitude.

Avec les travaux d’E. Enriquez (1997), nous pourrions dire que l’idéal prescrit est un idéal « leurrant », dans ce sens qu’il induit chez l’individu un « imaginaire de toute-puissance, une instrumentalisation de soi et de l’autre dans la quête purement fonctionnelle d’un idéal d’excellence» (Dujarier, 2006).

Dans notre société, en devenant exigible, l’idéal cesse d’être un horizon, un modèle inaccessible. 

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Ce ne serait pas l’absence d’idéal qui caractériserait notre société, mais au contraire, un idéal terriblement présent, mais qui a perdu son caractère inatteignable et qui en résulte trahi.

L’idéal ainsi normé laisse l’individu au travail dans une grande incertitude car tout est faisable, tout est possible, rien n’est limité.

Pour Emile Durkheim (1897), alors qu’  « il n’y a rien dans les individus qui puisse leur fixer une limite », la norme est ce qui en fixe une.

Or, aujourd’hui, on constate que l’absence de limite est la norme et l’ascension sociale dans les organisations passe par la participation au déni des limites.

La situation d’incertitude fait que les salariés s’engouffrent alors dans cette culture de la performance et de l’excellence, malgré eux.

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En somme, les limites n’existant plus, les individus en quête de reconnaissance vont s’identifier à leur organisation, répondre à la demande managériale, se dépasser pour la servir et ainsi accéder à la toute-puissance. Or les individus se mettent en danger, outrepassant leurs limites physiques et psychiques, s’épuisent.

Veiller donc à se fixer des limites, « le mieux est l’ennemi du bien », la toute-puissance est inatteignable.

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