Le Soi réunifié, la cohérence de son histoire de vie, comprendre les événements, capacité à intégrer (Deuxième partie)
Je vais faire appel aujourd’hui, dans cet article, aux neuro-sciences, toujours dans le but de comprendre le comportement, l’origine des émotions non contrôlées, le stress ingérable.
Comme l’explique Janina Fisher dans son ouvrage « Dépasser la dissociation d’origine traumatique, le Soi fragmenté et aliénation interne », existe la mémoire implicite qui intègre des éléments sensoriels sans mots (nos 5 sens : VAKOG visuel, auditif, kinesthésique, olfactif, gustatif) et lors d’un traumatisme, notamment durant l’enfance, le cortex préfrontal est désactivé, nous n’avons plus la possibilité de penser.
Alors lorsqu’une émotion arrive (peur, colère, honte,…), nous ne pouvons la relier à un événement, ce qui est très anxiogène et suscite une grande confusion. Ne me suis-je pas toujours dit : « tu es née anxieuse ». Ces souvenirs implicites ne nous donnent pas la sensation intérieure que l’on se remémore quelque chose du passé.
Comme l’explique l’auteure, un système nerveux traumatisé est responsable de l’intensité des émotions, du niveau d’énergie dépensée, de notre capacité à nous concentrer ou nous disperser. Le système para-sympathique est responsable de l’inaction, de l’épuisement, de l’énergie, il intègre des expériences corporelles anesthésiées, des émotions qui nous engourdissent…sans la possibilité de penser.
Il s’agirait alors de réveiller le cortex préfrontal sans intellectualiser. Poser par exemple au patient la question suivante : « est-ce que ce sentiment vous est familier ? lié à un souvenir ? (Judith Hermann) Le but étant d’aider le patient à :
- Cesser de s’auto-accuser
- Se distancier des symptômes
- Différencier le passé et le présent
- Augmenter la capacité d’auto-régulation lors de déclencheurs
Le trauma, comme l’explique l’auteure, crée des confusions : être submergé par des émotions et ne pas se souvenir exactement de leur origine, débordement de soi par ses ressentis, surtout lorsqu’il s’agit d’abus sexuels par un représentant du savoir (enseignant), ami de la famille (loyauté familiale). Il s’agit d’aider la personne à récupérer son emprise sur le monde extérieur et comprendre ce qui se passe en réalité et surtout les effets du trauma.
Par exemple, au niveau des croyances négatives sur soi (rassurer la personne en lui disant que c’est une croyance –se dire nulle- que toutes les personnes qui ont vécu des traumas, ont), de la honte qui submerge aussi…qui fera l’objet de l’article suivant.
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