L’anorexie, le manque de contenance, l’abus, le corps oublié, l’addiction

par 16 Mar 2023Addictions, Confiance en soi, Parentalité0 commentaires

nathalie leroy L’anorexie, le manque de contenance, l’abus, le corps oublié, l’addiction

L’anorexie, le manque de contenance, l’abus, le corps oublié, l’addiction

par | 16 Mar 2023 | Addictions, Confiance en soi, Parentalité | 0 commentaires

Je ne résiste pas à vous parler de l’anorexie, ce stade que j’ai traversé adolescente. J’essaie toujours de comprendre le pourquoi de ce comportement. Les « pourquoi » s’enchainent pourquoi ai-je voulu à ce point devenir si légère, pourquoi ai-je voulu un jour recommencer à manger, pourquoi mes parents ne m’ont-ils pas questionnée, pourquoi n’ont-ils pas entendu ma souffrance ?

En fait, j’ai la réponse mais malgré cela, je continue ma quête existentielle dirais-je. Je repère les facteurs qui ont contribué à mon état : petite fille modèle, hyper activité intellectuelle, petite fille abusée n’ayant pas pu s’épancher auprès de ses parents.

Le professeur Maurice Corcos de l’Institut Montsouris parle d’une conduite addictive proche de la toxicomanie. L’objet d’addiction serait la faim, le manque car se produit une sécrétion de béta endorphine cérébrale. C’est pourquoi la prise en charge des anorexiques ne peut se limiter à la psychothérapie, il faut une prise en charge médicale car, explique t’il, la décharge biologique, animale du sujet est incontrôlée.

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Pourtant, je ne suis pas allée consulter et néanmoins, j’ai repris une alimentation normale. Etait-ce pour plaire à mes parents, pour leur « faire plaisir », ou était-ce ma pulsion de vie qui a repris le dessus ?

Par ailleurs, lorsque l’anorexique se remet à manger, un syndrome dépressif survient. Finalement cette quête de légèreté s’entend comme un cri, un appel à l’amour, la reconnaissance de soi, la relation affective contenante, comme un être à part entière, un sujet et non objet du désir parental.

Ainsi, toxicomanes et anorexiques se ressemblent, selon Philippe Jeammet, l’objet d’addiction étant l’alimentation, la faim. Elles courent après leur objet d’addiction : le manque (selon le professeur Corcos).

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Le corps, quant à lui, est sous emprise : il est tout puissant : fantasme de toute puissance sur le corps et satisfaction de pouvoir enfin dire NON aux injonctions parentales, à la mère qui substitue la nourriture à une relation d’amour sans contrepartie, dirais-je. Egalement, chez la jeune fille anorexique, l’identification à la mère est problématique, surtout lorsqu’elle ressent qu’elle est considérée comme une rivale (de par son jeune âge et sa ressemblance physique avec la mère).

« Absence maternelle dans certaines dimensions, ,absence de l’objet, absence du contenant qui finit par créer une absence en soi, en écho à l’absence de l’objet » , selon les termes du Professeur Corcos.

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