La honte, impact de l’événement traumatique, comportement adaptatif
La honte m’a beaucoup impactée jusqu’à ce que je comprenne pourquoi elle m’avait autant submergée.
J’ai entendu la conférence du Dr Janina Fisher sur ce sujet et me suis sentis tellement concernée.
« La honte est nécessaire pour la soumission, elle la facilite. » sont ses propos.
Soumission aux violences sexuelles dont j’ai été victime à l’âge de 9 ans et qui ont perduré des années, soumission qui a tant duré en entreprise.
« Le rougissement, première partie de la honte, et on commence à ressentir toutes sortes de pensées négatives à notre sujet…. » J’ai tellement rougi à l’ESCAE de Pau, on m’a tellement dit : « prends ta tomate ».
J’ai enfin découvert que « c’est un comportement adaptatif de l’enfant qui préfère se soumettre plutôt que se battre ». Soumission également à l’autorité, trop grande autorité de mes parents, grand autorité liée à une grande fragilité que j’ai dû percevoir puisque j’ai préféré me soumettre.
Aujourd’hui, je me dis « j’ai le droit de », « je n’ai pas de dette à avoir », « je m’autorise à ».
« La honte engendre des pensées négatives, de la souffrance, on se sent mal, on ne se sent pas à sa place, on n’a plus la capacité de dire « ceci ne devrait plus se passer », on n’est plus capable de dire non, on n’est plus capable de penser : comment puis-je éviter ceci ? »
Oui, en effet, comme l’exprime le Dr Ficher, « cet héritage de la honte est un fardeau terrible pour les individus, la honte est liée à qui on est, à notre identité, mais la honte a une raison d’être dans un monde dangereux. »
Quelles raisons puis-je invoquer :
- L’introjection de mon agresseur lorsque j’étais enfant, je suis restée figée,
- N’avoir pas pu révéler de tels agissements qui auraient sans nul doute été traumatiques pour eux qui « savaient tout », qui ne se doutaient de rien, qui ne voyaient rien…
Honte de penser n’avoir pas été protégée, honte de penser avoir été « mal aimée » mais aimée quand même, la honte est un fardeau qui bouleverse l’identité, le « je », qui crée la confusion…
0 commentaires